Les œuvres d’art les plus chères du monde

Ecrit par Jean Pierre DARRIEUTORT /Président (h) de Tribunal administratif /Consultant (Droit fiscal, droit public)

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Les prix des œuvres d’art connaissent des sommets jamais atteints, cela n’échappe à personne.

Quand en 1987 le tableau « Les tournesols » de Vincent Van Gogh fut adjugé 39 ,9 M $, et un Renoir en 1990 pour 71 M $, ces sommets paraissaient indépassables.

Pourtant, l’œuvre la plus chère  atteint 300 M$ en 2015. Il s’agit de « Interchanged » de Willem de Kooning (1955).

En position d’ex-aequo, vient « Quand te maries-tu ? » de Paul Gauguin,  (1892), vendu 7 francs à la mort de l’artiste. L’oeuvre a été achetée par un musée du Qatar pour la somme de 300 M $ en 2015.

[1] Il s’agit, pour l’auteur, de rendre compte, en résumé, du cours donné le 10 mai dernier à Marseille, par Jean-Noël BRET, historien de l’art.

[1] « Les œuvres d’art les plus chères du monde » de Judith Benhamou-Huet, (Ed. du Chêne, 2013, 268 p.)

Peint à la même époque, « Les joueurs de cartes » (Cinquième version, 1891/1895) de Paul Cézanne est  acheté par la famille royale du Qatar pour 250 M$ en 2012.

Vient, ensuite, « Number 17 a »(1951), de Jackson Pollock, tenant de l’expressionnisme abstrait, vendu pour 200 M $ par la Fondation David Geffen à Kenneth C. Griffin en 2015.

« N ° 6 (violet, vert et rouge) » de Marck Rothko (1951)  a été acheté pour 140 millions d’euros par Dmitry Rybolovlev  dans une vente privée en 2014.

En septième position, viennent « Les dames d’Alger » (1955) de Pablo Picasso vendu chez Christie’s à New York pour 179,3 M $ en 2015.

Une toile d’Amedeo Modigliani « Nu couché », considérée comme une de ses oeuvres majeures, a été adjugée 170,4 M $ en 2015 chez Christie’s à New York, un record mondial aux enchères pour le peintre italien.

Ensuite dans ce palmarès, viennent des œuvres de Pollock (« N°5 », 1948),  de  Gustav Klimt («  Portait d’Adèle Bloch-Bauer I », 1907), Roy Lichtenstein (« Masterpiece », 1962), Francis Bacon (« Trois études de Lucian Freud », 1969), le « Cri » d’Edvard Munch (deuxième version), 1895 ;

Dans cette liste, « Dora Maar au chat » (1941), occupe la vingt sixième position, « La montagne Sainte Victoire vue du bosquet du Château Noir », (vers 1904) de Paul Cézanne prend la trentième position.

Autres records ou prix significatifs.

« Balloon dog (orange) » de Jeff Koons,  (en acier miroir) occupe une place de choix, l’œuvre ayant atteint 58 M $ en 2015.

L’intérêt pour l’œuvre de Giacometti est bien réel. « L’homme au doigt » (1947) atteint 141 M$ lors de sa vente en 2015.

Le record du monde du dessin est attribué à une œuvre de Raphaël, maître italien de la Renaissance,  pour un dessin au fusain « Tête de muse » (autour de 1510) : 36,7 M € en 2007 ; pour un prix similaire, est cédé à Londres, la même année, toujours de Raphaël, le portrait de « Lorenzo de Medicis, duc d’Urbino ».

Pour terminer cette liste non exhaustive, signalons la vente  en 2010, pour le prix de 45 M $ de «  Modern Rome – Campo vaccino » de W. Turner (1839).

  1. Cette chronique sur le goût et les folies de notre époque conduit à tenter de dégager quelques éléments caractérisant le marché de l’art d’aujourd’hui.

Les époques préférées.

Parmi les dix œuvres les plus chères, la moitié au moins date des années 1948/1952 alors que  trois œuvres sur dix  ont été réalisées à la charnière XIX °/ XX ° siècles ;

Mais si l’on se réfère aux vingt œuvres les plus chères, celles qui relèvent de cette époque (1890/1915), sont au nombre de huit, prenant  la tête des 20 œuvres recensées.

Ainsi, des œuvres centenaires tiennent une place de choix, à côté de celles  des années cinquante, relevant de l’expressionnisme abstrait.

Les artistes préférés.

C’est Picasso, incontestablement, avec 5 œuvres parmi les 30 premières œuvres.

Viennent ensuite V. Van Gogh (3 œuvres), Klimt, Cézanne et de Kooning totalisant 2 œuvres chacun.

Le lieu des ventes et les acheteurs.

Qu’elles soient issues de ventes privées ou, le plus souvent publiques, très majoritairement chez Christie’s et Sotheby’s, les cessions ont eu lieu à New-York, alors que l’on en compte une à Paris et quelques unes à Londres.

Les acheteurs sont américains, qataris, voire russes.

Cette petite histoire du marché ne se confond pas avec la (grande) histoire de l’art.

Elle renseigne toutefois sur la capitalisation non négligeable (3 milliards de dollars), atteinte par les œuvres, dont le prix dépasse 1 M $,  présentées par Judith Benhamou-Huet dans son beau livre.

Jean-Pierre Darrieutort